Emmanuel Macron demande à Gabriel Attal de rester pour «la stabilité du pays»Élections en France: une période de transition incertaine – Explications 18h

Le président français, Emmanuel Macron, a refusé lundi la démission de son premier ministre, lui demandant d’expédier les affaires courantes au lendemain de législatives qui ont porté la gauche en tête des forces politiques du pays, mais sans majorité absolue.

Gabriel Attal a présenté sa démission, mais le chef de l’État a souhaité qu’il «assure la stabilité du pays», selon l’Élysée, alors que Paris accueille dans moins de trois semaines les jeux Olympiques.

Après la surprise des législatives où la déferlante de l’extrême droite a été nettement freinée, la France se cherche une majorité parlementaire avant de désigner une personnalité capable de rassembler et de diriger un gouvernement.


Un casse-tête, quand ni le Nouveau Front populaire (NFP, gauche, autour de 190 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160), ni le Rassemblement national et ses alliés (extrême droite, plus de 140) ne peuvent atteindre seuls la majorité absolue (289 députés).

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a mis en garde contre un risque de «crise financière» et de «déclin économique». Mais la Bourse de Paris n’a réagi que mollement, sur une baisse de 0,63% en fin de journée.

La note de crédit de la France serait «sous pression» si le pays ne parvenait «pas à réduire son important déficit public», a prévenu l’agence de crédit S&P Global, estimant que la nouvelle Assemblée compliquerait «l’élaboration des politiques».

La Joute des analystes du lundi 8 juillet 2024 (Deuxième partie)
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Quant au Medef, première organisation patronale française, il a réclamé «une politique économique lisible et stable», appelant Emmanuel Macron «à faire le choix du pays plutôt que celui des intérêts partisans».

La gauche, elle, a lancé les grandes manœuvres. «Il faut que dans la semaine, nous puissions être en mesure de présenter une candidature» pour Matignon via un consensus ou un vote, a déclaré le patron du Parti socialiste Olivier Faure.

Reste que l’alliance de gauche, fabriquée à la hâte au lendemain de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron, réunit des forces opposées sur de nombreux dossiers, entre gauche radicale de La France insoumise (LFI), socialistes, communistes et écologistes.


Le dossier Mélenchon
Comme depuis des semaines, LFI cristallise les tensions, en particulier son chef charismatique et provocateur, Jean-Luc Mélenchon, considéré comme un repoussoir y compris dans son propre camp.

Dimanche, Clémentine Autain (LFI) avait estimé que le premier ministre ne pourrait être ni François Hollande, ancien président socialiste élu député, ni Jean-Luc Mélenchon. Mais la responsable LFI Mathilde Panot a répondu lundi que ce dernier, 72 ans, «n’était absolument pas disqualifié», arguant qu’il avait «réappris à la gauche à gagner» en recueillant 22% des suffrages à la présidentielle de 2022.

Écoutez l’entrevue avec Julien Robin, spécialiste en politique française, doctorant en science politique à l’Université de Montréal au micro d’Alexandre Moranville via QUB :

La CGT, syndicat proche de LFI, a demandé au président de «respecter le choix des urnes» et «d’appeler à la formation d’un nouveau gouvernement». La CFDT (modérée) s’est quant à elle dite «résolue à faire entendre la voix des travailleuses et des travailleurs» dans les politiques à venir.

Simultanément, la majorité présidentielle sortante tente de garder des chances de gouverner au sein d’une coalition, après être devenue la deuxième force nationale au prix d’une résilience que nul ne lui prêtait après le premier tour. «Le paysage n’est pas encore clarifié», a estimé François Bayrou, leader centriste allié de M. Macron.

«Trouver une coalition de majorité relative», sans RN ni LFI, prendra «plusieurs semaines», a insisté un député macroniste de Paris.

Moscou «sans illusion»
Quant au RN, il a progressé comme jamais, mais finit loin de la majorité relative promise par les sondages.

Ses responsables doivent accepter le refus d’une majorité de Français de le voir accéder aux affaires. Jordan Bardella, son président, qui aurait été premier ministre en cas de victoire, a «assumé» une «part de responsabilité» dans la déception du second tour, admettant des mauvais choix sur «un certain nombre de candidats».

À l’étranger, où le feuilleton français a été largement suivi, les dirigeants de Pologne, Espagne, Allemagne, États-Unis, mais aussi Venezuela et Brésil, se sont réjouis de la défaite de l’extrême droite dans un des piliers de l’Union européenne.

L’Italie de la post-fasciste Giorgia Meloni s’est contentée de féliciter le RN et ses alliés. Quant au Kremlin, réputé proche du RN, il a indiqué n’avoir ni «l’espoir» ni «l’illusion» d’une amélioration de ses relations avec Paris.

Clairement affaibli par une situation qu’il a lui-même provoquée, Emmanuel Macron assistera mercredi et jeudi au sommet de l’OTAN à Washington. Sa première sortie post-élections à l’étranger, sur fond de guerre en Ukraine et alors que le retour possible au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis suscite de vives inquiétudes.

Le président français Emmanuel Macron a refusé lundi la démission de son premier ministre, lui demandant d’expédier les affaires courantes au lendemain de législatives qui ont porté la gauche en tête des forces politiques du pays, mais sans majorité absolue.

Gabriel Attal a présenté sa démission, mais le chef de l’État a souhaité qu’il «assure la stabilité du pays», selon l’Élysée, alors que Paris accueille dans moins de trois semaines les jeux Olympiques.

Après la surprise des législatives où la déferlante de l’extrême droite a été nettement freinée, la France se cherche une majorité parlementaire avant de désigner une personnalité capable de rassembler et de diriger un gouvernement.

Un casse-tête, quand ni le Nouveau Front populaire (NFP, gauche, autour de 190 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160), ni le Rassemblement national et ses alliés (extrême droite, plus de 140) ne peuvent atteindre seuls la majorité absolue (289 députés).

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a mis en garde contre un risque de «crise financière» et de «déclin économique». Mais la Bourse de Paris n’a réagi que mollement, sur une baisse de 0,63% en fin de journée.

La note de crédit de la France serait «sous pression» si le pays ne parvenait «pas à réduire son important déficit public», a prévenu l’agence de crédit S&P Global, estimant que la nouvelle Assemblée compliquerait «l’élaboration des politiques».

Quant au Medef, première organisation patronale française, il a réclamé «une politique économique lisible et stable», appelant Emmanuel Macron «à faire le choix du pays plutôt que celui des intérêts partisans».

La gauche, elle, a lancé les grandes manœuvres. «Il faut que dans la semaine, nous puissions être en mesure de présenter une candidature» pour Matignon via un consensus ou un vote, a déclaré le patron du Parti socialiste Olivier Faure.

Reste que l’alliance de gauche, fabriquée à la hâte au lendemain de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron, réunit des forces opposées sur de nombreux dossiers, entre gauche radicale de La France insoumise (LFI), socialistes, communistes et écologistes.

  • Le dossier Mélenchon -Comme depuis des semaines, LFI cristallise les tensions, en particulier son chef charismatique et provocateur, Jean-Luc Mélenchon, considéré comme un repoussoir y compris dans son propre camp.

Dimanche, Clémentine Autain (LFI) avait estimé que le premier ministre ne pourrait être ni François Hollande, ancien président socialiste élu député, ni Jean-Luc Mélenchon. Mais la responsable LFI Mathilde Panot a répondu lundi que ce dernier, 72 ans, «n’était absolument pas disqualifié», arguant qu’il avait «réappris à la gauche à gagner» en recueillant 22% des suffrages à la présidentielle de 2022.

La CGT, syndicat proche de LFI, a demandé au président de «respecter le choix des urnes» et «d’appeler à la formation d’un nouveau gouvernement». La CFDT (modérée) s’est quant à elle dite «résolue à faire entendre la voix des travailleuses et des travailleurs» dans les politiques à venir.

Simultanément, la majorité présidentielle sortante tente de garder des chances de gouverner au sein d’une coalition, après être devenue la deuxième force nationale au prix d’une résilience que nul ne lui prêtait après le premier tour. «Le paysage n’est pas encore clarifié», a estimé François Bayrou, leader centriste allié de M. Macron.

«Trouver une coalition de majorité relative», sans RN ni LFI, prendra «plusieurs semaines», a insisté un député macroniste de Paris.

Ses responsables doivent accepter le refus d’une majorité de Français de le voir accéder aux affaires. Jordan Bardella, son président, qui aurait été premier ministre en cas de victoire, a «assumé» une «part de responsabilité» dans la déception du second tour, admettant de mauvais choix sur «un certain nombre de candidats».

À l’étranger, où le feuilleton français a été largement suivi, les dirigeants de Pologne, Espagne, Allemagne, États-Unis, mais aussi Venezuela et Brésil, se sont réjouis de la défaite de l’extrême droite dans un des piliers de l’Union européenne.

L’Italie de la post-fasciste Giorgia Meloni s’est contentée de féliciter le RN et ses alliés. Quant au Kremlin, réputé proche du RN, il a indiqué n’avoir ni «l’espoir» ni «l’illusion» d’une amélioration de ses relations avec Paris.

Clairement affaibli par une situation qu’il a lui-même provoquée, Emmanuel Macron assistera mercredi et jeudi au sommet de l’OTAN à Washington. Sa première sortie post-élections à l’étranger, sur fond de guerre en Ukraine et alors que le retour possible au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis suscite de vives inquiétudes.

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