Arsenal y a cru longtemps malgré une infirmerie remplie en attaque. Cette fois, la défaite contre West Ham à l’Emirates samedi (0-1) a peut-être sonné la fin des espoirs de titre des Gunners. Trop tendres dans la surface adverse, les hommes de Mikel Arteta ont affiché une fébrilité qui rappelle les échecs des années passées, aux portes du sprint final. Une histoire qui se répète.
Cette fois, ce n’est pas passé. Un retour à la normale, diront certains. Parce qu’Arsenal se bat depuis quelques semaines dans un jeu de survie où la moindre poussière de déconvenue suffit à envoyer valdinguer le château de cartes. Orphelins de ses attaquants, les Gunners ont tout tenté pour rester au plus près de Liverpool, voire réduire l’écart dans une lutte pour le titre qu’on croyait verrouillée des mois de cela. Mais l’écueil West Ham a jeté un filtre cru de réalité sur l’Emirates Stadium (0-1).
Les Hammers affichaient pourtant la mine d’une victime idéale. Le club londonien restait sur quatre matches sans succès. L’implantation du logiciel de Graham Potter n’avançait pas, et semblait presque perturber une équipe déjà sévèrement déboussolée. Comme un signe retors du destin, West Ham a subitement retrouvé le manuel et s’est appliqué à suivre des consignes claires. Suffisant pour ouvrir le score, et confronter les Gunners à leur impuissance dans le dernier tiers (20 tirs, 2 cadrés), faute de tueurs de surface (Gabriel Jesus, Bukayo Saka, Kai Havertz et Gabriel Martinelli sont tous indisponibles pour cause de blessure).
Fin du miracle et réminiscences des échecs passés
À Leicester la semaine passée, c’est d’ailleurs la recrue estivale Mikel Merino qui a joué les pompiers de service, inscrivant un doublé tardif et allongeant la série d’invincibilité des hommes de Mikel Arteta à quinze rencontres. Elle n’ira pas au-delà. “C’est un gros coup dur, s’est lamenté le capitaine d’Arsenal Martin Odegaard au micro de la BBC. Notre performance aujourd’hui (samedi) n’était pas assez bonne. Nous sommes très déçus.” Lucide, le maître à jouer norvégien a relevé un “manque d’efficacité dans le dernier tiers” comme principale cause du revers.
Mais pas que. A onze contre onze, la mission restait possible. Il fallait pour cela que Myles Lewis-Skelly ne commette pas une faute en tant que dernier défenseur, après avoir manqué un contrôle et trop traîné à se débarrasser du ballon devant un Mohammed Kudus supersonique. Une erreur de jeunesse (18 ans) ? Pas seulement. Ces échecs aux portes du sprint final, à quelques marches d’un titre attendu depuis 21 ans, se répètent et valident la thèse d’un manque de maturité et de maîtrise dans les moments chauds.
“Ce n’était pas facile à gérer avec le carton rouge,” a confirmé Odegaard. En bon capitaine, l’ex-milieu du Real Madrid ne s’est pas trouvé d’excuses. “Il nous manque des joueurs mais ceux présents sont assez bons donc nous devons nous concentrer sur ça.” Avec huit points de retard sur Liverpool à 12 matches de la fin, Arsenal a peut-être dit adieu pour de bon au titre. Vu le panorama de ces dernières semaines, c’était presque un petit miracle que le club londonien soit encore en lice.