Les accusations visant le producteur et rappeur Sean Combs ont été accompagnées d’une profusion de rumeurs et intox. Pot-pourri des pièges dans lesquels ne pas tomber.
Le producteur et rappeur Sean Combs, dit « Diddy » ou « Puff Daddy », est accusé, depuis le 16 septembre, de viols et de trafic d’êtres humains par un tribunal fédéral de New York. Selon l’avocat de la défense, Tony Buzbee, cent vingt plaignants ou plaignantes se sont depuis manifestés.
Mais la détonation liée à son arrestation s’est aussi accompagnée, sur les réseaux sociaux, d’une impressionnante profusion de rumeurs, intox et ragots en tout genre. Un véritable pot-pourri des méthodes de désinformation, de l’image décontextualisée à la bande audio remplacée par une voix générée par intelligence artificielle, en passant par de pures légendes urbaines. Elles sont toutes au service de deux ambitions : générer de l’audience facilement ou salir des personnalités publiques.
Plusieurs publications sensationnalistes affirment que le rappeur Sean Combs est non seulement suspecté de viols, mais également de satanisme et de cannibalisme. Celles-ci sont toutes accompagnées d’une ou plusieurs photos montrant le producteur devant une femme dénudée allongée sur un lit en bambou, entourée de bougies.
Ces clichés sont authentiques et donnent une idée de la manière dont étaient traitées les femmes lors des soirées auxquelles participait Diddy. Pour autant, il ne s’agit pas d’un sacrifice humain. Comme le montre la série de photos obtenue par le site people américain TMZ, cette femme nue est entourée de raisins, de fraises et de pâtisseries : ce sont les aliments qui étaient proposés aux convives.
La photo d’une prétendue saisie de centaines de godemichés dans la résidence de Diddy n’est pas authentique. Il s’agit d’un montage humoristique.Le cliché original, qui date de 2018, montre une saisie de drogue par la police de Tenaha, au Texas. Elle avait été copieusement moquée en raison de l’importance toute relative de la saisie : des pistolets, du cannabis, un flacon vide et l’équivalent de 70 dollars (environ 64 euros) en petites coupures. La photo fait depuis l’objet de nombreuses parodies.
Barack Obama fait partie des victimes de ces opérations de diffamation, photo de l’ancien président américain en compagnie d’une fillette asiatique à l’appui. Ces publications diffamantes, qui circulaient déjà en 2020, montrent en réalité l’ancien président démocrate en compagnie de sa nièce.