La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a proposé 150 milliards d’euros de prêts bonifiés aux Etats-membres pour renforcer leur défense et autorise les Etats à réorienter des fonds européens vers cette priorité, tout en leur donnant des flexibilités en matière de déficit.
Les 27 chefs d’Etat et de gouvernement la réclamaient depuis début 2024, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a fini par dévoiler, mardi 4 mars, deux jours avant un sommet extraordinaire consacré au sujet, sa proposition de « réarmer l’Europe ». Ce plan doit permettre aux Etats de dépenser jusqu’à 800 milliards d’euros de plus pour leur défense dans les cinq années à venir, selon les calculs très optimistes de la Commission.
Ces moyens devront aider à accélérer le réinvestissement de l’Europe dans ses moyens militaires, mais également à soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie de Vladimir Poutine, et ce, alors que Donald Trump a annoncé le gel de l’aide militaire américaine à Kiev et tourne désormais clairement et délibérément le dos à l’Europe.
« L’Europe fait face à un danger clair et immédiat d’une ampleur qu’aucun d’entre nous n’a connue dans sa vie d’adulte », assure Ursula von der Leyen dans une lettre envoyée aux dirigeants du continent. Désormais, « l’Europe doit être chargée de sa propre dissuasion et de sa défense », déclare-t-elle. Pour cela, il faudra beaucoup de moyens, comme ne cessent de le clamer les dirigeants européens, dont les budgets sont déjà difficiles à boucler. Alors que les Vingt-Sept ont déjà augmenté de 30 % leurs dépenses militaires depuis 2021, en consacrant 320 milliards d’euros à leur défense en 2024, la Commission leur propose une aide de 150 milliards d’euros supplémentaires ces prochaines années.