Marquinhos est le dernier rescapé d’une longue liste de générations de joueurs parisiens qui se sont cassés les dents sur des marches européennes trop hautes pour eux. Le Brésilien s’avance samedi, pour la finale de la Ligue des champions contre l’Inter Milan à Munich, en tant que véritable symbole. Celui d’un club qui doit se rappeler où il a échoué pour livrer le match qu’il faut.
La définition du devoir de mémoire est l’obligation morale de se souvenir d’un évènement historique tragique, afin que les contemporains ne reproduisent pas les mêmes erreurs. Cela peut passer par un travail au niveau de l’éducation, des programmes scolaires, de la création de musées, l’édification de monuments et évidemment la passation de souvenirs, d’histoires. Ce rôle, Marquinhos le remplit au PSG. Le capitaine parisien a les allures d’un ancien combattant venu témoigner de son expérience. Au sein d’un jeune effectif (23,4 ans de moyenne, le deuxième plus jeune de Ligue 1) qui aiguise ses canines et ses griffes à l’approche de la finale de la Ligue des champions, le défenseur est le seul à avoir tout connu avec Paris. Absolument tout, sauf la victoire suprême.
Sur le plan personnel, l’ado un peu boutonneux équipé d’un appareil dentaire débarqué au PSG à 19 ans avec des étoiles dans les yeux à la vue des Champs-Élysées est devenu un homme en même temps qu’un excellent joueur de football. Pêle-mêle, il a grandi, appris auprès de Thiago Silva, est devenu un cadre de l’effectif, puis le capitaine de l’équipe. Il a même été baladé à différents postes, acquérant d’ailleurs une certaine assurance technique remarquable dans l’entrejeu sous Thomas Tuchel. Mais “Marqui” a aussi connu de sérieux trous d’air après la finale de C1 perdue en 2020, à l’image de l’élimination contre le Real Madrid en 2022.
Quant aux désillusions collectives, nul besoin d’insister sur le bilan du PSG. Toujours est-il que cette expérience, aussi douloureux qu’a pu être l’apprentissage, fait de Marquinhos le seul homme qui sait. Parmi les onze qui débuteront contre l’Inter Milan, personne ne connaît le club comme lui, ni aussi bien que lui le goût de la défaite aux teintes d’humiliation. “J’ai déjà perdu une finale, je sais comme cela fait mal”, glissait-il d’ailleurs après la qualification contre Arsenal, au milieu des réjouissances.”Après déjà une finale de jouée, je ne veux pas laisser passer cette opportunité”, a renchéri le Brésilien en conférence de presse à l’Allianz Arena en faisant référence à la finale de 2020 perdue contre le Bayern Munich (1-0), en temps de pandémie.