Après Agaléga, le cyclone Chido s’est abattu sur Mayotte, hier (samedi 14 décembre). Les dégâts sont colossaux et plusieurs morts sont à déplorer. L’approvisionnement en eau est menacé. Les secours s’organisent.Au moins deux morts et des dégâts « énormes ». Le cyclone tropical Chido et ses vents extrêmement violents ont semé la désolation à Mayotte hier.
À Kawéni, un quartier de Mamoudzou, « tout a été emporté, tout a été rasé », s’est désolée Mounira, habitante du plus grand bidonville français, dont la maison a été détruite.
Deux personnes sont décédées dans le secteur de Petite-Terre, où se situe l’aéroport de Pamandzi, fermé jusqu’à nouvel ordre. « Le trafic sera dans un premier temps rétabli avec des avions militaires de secours. Des navires sont engagés pour assurer le ravitaillement », a indiqué François Durovray, ministre démissionnaire des Transports.« Beaucoup d’entre nous avons tout perdu »
Le ministre démissionnaire des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé qu’un avion partirait de métropole avec du fret humanitaire et des moyens de sécurité civile.« Beaucoup d’entre nous avons tout perdu », a déploré le préfet du 101e département français, François-Xavier Bieuville. La situation fait craindre des difficultés d’approvisionnement en eau dans un archipel déjà soumis à des coupures d’eau.
Le nouveau premier ministre François Bayrou doit participer à une réunion interministérielle de crise à Paris dans la soirée, a annoncé Matignon.
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a annoncé un nouvel envoi dimanche de 140 militaires de la sécurité civile et sapeurs-pompiers, portant à 250 les personnels dépêchés sur place.Ibrahim Mcolo, un habitant de Chiconi, était allé se réfugier dans la maison en béton de sa famille à Kangani.
« Je vois toutes les tôles des voisins s’envoler, des câbles arrachés, le bananier du voisin à terre. Même dans notre maison qui est bien protégée, l’eau rentre. Je la sens trembler », a-t-il décrit dans la matinée.
Les services techniques s’activaient dans l’après-midi pour déblayer les routes et laisser passer les secours. Quelque 1.600 policiers et gendarmes sont déployés pour porter secours à la population et éviter des pillages.Cap sur le MozambiqueVers 14 h 30, heure locale (12 h 30 à Paris), la cellule de crise de la préfecture avait reçu des appels de personnes « seulement blessées », mais « les secours n’ont pas encore pu accéder aux hauteurs de la ville », où se trouvent les habitants les plus vulnérables.
L’œil du cyclone tropical intense est passé sur le nord et le nord-ouest de Grande-Terre en fin de matinée. Il s’est ensuite éloigné et les conditions météorologiques se sont « améliorées rapidement » en fin d’après-midi.Chido va rester néanmoins un cyclone « extrêmement dangereux au cours des 18 à 24 prochaines heures », et menace désormais les côtes du Mozambique sur le continent africain.