Chaque semaine désormais, France 24 revient sur les événements marquants de la campagne présidentielle 2024 aux États-Unis. Ce onzième numéro se penche sur la nouvelle hausse de ton entre Donald Trump et Kamala Harris et sur le rôle clé de la Pennsylvanie dans ce scrutin.
Alors qu’il ne reste plus que quinze jours avant le scrutin du 5 novembre, Donald Trump et Kamala Harris multiplient les déplacements dans les Swing States, et notamment en Pennsylvanie, l’un des plus surveillés cette année. Le républicain et la démocrate ont fait campagne sur leurs thèmes favoris : pour le premier, l’économie dans un contexte d’inflation rampante, et pour la démocrate, le droit à l’avortement, interdit dans une vingtaine d’États depuis une décision de la Cour Suprême acquise aux républicains.
Haro sur la Pennsylvanie
Les efforts des deux camps semblent se concentrer dans cette dernière ligne droite sur la Pennsylvanie. Cet État de la rust belt, ancien bastion industriel frappé de plein fouet par les délocalisations, est le plus visité par les campagnes depuis l’entrée de la vice-présidente dans la course à la Maison Blanche. Depuis juillet, les deux candidats et leurs colistiers respectifs ont organisé une cinquantaine de visites dans le Keystone State [État clé de voûte]. Il tient une place de choix cette année : avec 19 délégués à la clé, contre 16 pour la Géorgie et 15 pour le Michigan, c’est le Swing State le plus précieux.
Dans les sondages qui prennent en compte le Keystone state, Kamala Harris et Donald Trump sont au coude à coude. Selon le New York Times, Donald Trump aurait rattrapé son retard en Pennsylvanie, et les deux candidats seraient à égalité (48 % chacun, dernier sondage en date du 21 octobre).C’est donc dans cet État que les deux camps investissent le plus d’argent dans des publicités. “Les campagnes dépensent ici sans compter. On ne peut presque plus allumer la télévision ou faire défiler son téléphone sans tomber sur une publicité virulente”, raconte un correspondant du New York Times en reportage dans le Keystone State.
Pour financer ces opérations ciblées et intensives, les campagnes ont besoin de fonds. La vice-présidente est parvenue à lever un total de 1 milliard de dollars en trois mois seulement, mais elle a encore besoin d’argent pour l’aider dans cette dernière ligne droite et fait ainsi appel aux dons des particuliers. La campagne de Trump est certes moins riche, mais elle bénéficie depuis peu du soutien financier et opérationnel d’Elon Musk. Le patron de SpaceX a donné 75 millions de dollars à un Super PAC dédié à aider le républicain. Il multiplie les opérations pour inciter les électeurs conservateurs à s’inscrire sur les listes électorales.