Rapidement devant au score, l’équipe de France a été renversée ce mardi par l’Espagne en demi-finales (1-2). Les Bleus quittent l’Euro avec un seul but marqué dans le jeu.
Les Bleus ne verront pas Berlin. Renversés en quatre minutes par l’Espagne (1-2), après avoir mené 1-0 d’entrée de jeu, en demi-finales de l’Euro ce mardi soir à Munich, les hommes de Didier Deschamps n’ont jamais trouvé les ressources pour reprendre le match en main. C’est l’Espagne qui jouera le titre dimanche, contre les Pays-Bas ou l’Angleterre, adversaires mercredi à Dortmund.
On assistait sans doute à la meilleure entame française du tournoi, avec peut-être autant de production offensive sur les vingt premières minutes que depuis le début de la compétition. Les Espagnols cherchaient de l’air dans la touffeur de l’Allianz Arena et Jesus Navas venait d’échapper de peu à l’expulsion pour un tacle non maîtrisé sur Adrien Rabiot sur une action de but. Et, soudain, Lamine Yamal est sorti de sa boîte (21e, 1-1). L’inspiration géniale de l’ado a sonné les rangs tricolores.
Encore sous le choc, quatre minutes plus tard, les Français ont de nouveau pris l’eau sur une incursion de Dani Olmo qui, à l’affût dans la surface, a enrhumé Aurélien Tchouaméni et ajusté Mike Maignan (25e, 2-1), malgré le retour de Jules Koundé. En quatre minutes, l’avantage acquis après l’ouverture du score rapide de Randal Kolo Muani de la tête (9e, 0-1), le premier but des Bleus dans le jeu, s’est envolé. Il a fallu attendre la 76e minute et une reprise, du droit, enlevée de Theo Hernandez pour voir une nouvelle occasion franche.
Sans idée ni variété, en l’absence d’Antoine Griezmann dans le onze (une première en phase à élimination directe depuis 2014), les Français, menés pour la première fois du tournoi, n’ont pas réussi à percer une défense espagnole pourtant distendue et ont surtout longtemps perdu la bataille de l’intensité dans l’entrejeu, avec un Olmo encore intenable entre les lignes. Le triple changement à l’heure de jeu – entrées de Camavinga, Griezmann et Barcola – n’a pas permis de faire la différence, même si Mbappé a eu la balle de l’égalisation (86e). Non cadrée. L’histoire de cet Euro pour l’équipe de France, qui ne disputera donc pas sa quatrième finale d’ampleur sous l’ère Deschamps. Avec six victoires en autant de matches, l’Espagne aura, elle, l’occasion, dans cinq jours, de décrocher son premier trophée majeur depuis 2012.
Si la France a inscrit son premier but dans le jeu, hors CSC, grâce à Kolo Muani, elle a aussi encaissé les deux premiers dans le jeu par un adversaire. En une soirée, elle a finalement pris deux fois plus de buts que sur l’ensemble de la compétition jusque-là (un penalty de Lewandowski).
Le joueur : Yamal, un bijou pour l’histoire
Il ne fallait qu’un éclair de génie à la Roja pour se sortir d’un temps très faible, et la foudre est évidemment venue du surdoué Lamine Yamal. À la 21e minute, après un dégagement de William Saliba contré, la perle du Barça a hérité du ballon aux 25 mètres, a d’abord cherché une solution de passe courte puis, voyant qu’il n’était pas cadré par Adrien Rabiot, a décoché une frappe enroulée lumineuse du gauche, qui a terminé sa course dans la lucarne droite d’un Mike Maignan impuissant. Lui-même sidéré, Yamal est tout de suite allé célébrer avec le banc espagnol.
Ce but fait de lui le plus jeune joueur à marquer lors d’une grande compétition, du haut de ses 16 ans et 362 jours. Il dépasse un record vieux de soixante-six ans et alors détenu par un certain Pelé, buteur pour la première fois à la Coupe du monde 1958 avec le Brésil contre le pays de Galles (1-0). Déjà auteur de trois passes décisives en Allemagne, Yamal a aussi beaucoup travaillé face aux Bleus pour tenter de limiter les montées de Theo Hernandez et n’était pas loin d’inscrire un nouveau bijou, en mouvement cette fois, la 81e minute.