Séisme en Birmanie : plus de 1 000 morts et 2 300 blessés, le chef de la junte appelle la communauté internationale à l’aide

Le chef de la junte birmane a invité « tout pays, toute organisation » à venir apporter son aide, alors que six régions sont en état d’urgence. « Nous allons les aider. C’est terrible, ce qu’il se passe », a notamment déclaré le président américain, Donald Trump.

Le bilan s’est dramatiquement alourdi samedi 29 mars : plus de 1 000 personnes sont mortes en Birmanie, après le tremblement de terre de magnitude 7,7 qui a frappé le centre du pays vendredi, a fait savoir la junte au pouvoir. Le séisme a provoqué la mort de 1 002 personnes, et blessé 2 376 autres, ont détaillé les autorités, qui ont aussi lancé un appel à la communauté internationale pour apporter de l’aide.

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Le tremblement de terre, peu profond, s’est produit vendredi au nord-ouest de la ville birmane de Sagaing vers 12 h 50 en Birmanie et 13 h 20 en Thaïlande (7 h 20, heure à Paris), suivi par une réplique de magnitude de 6,4 (révisée à 6,7) quelques minutes après.

Les secousses ont provoqué des scènes de chaos et de désolation en Birmanie, où l’effondrement de maisons, d’immeubles, de ponts ou de sites religieux laisse craindre une catastrophe de grande ampleur dans un pays rendu exsangue par le conflit civil qui dure depuis le coup d’Etat de la junte de 2021. Jamais un séisme d’une telle intensité n’avait frappé la Birmanie depuis des décennies, selon les géologues américains, les secousses étant suffisamment puissantes pour semer la terreur à 1 000 kilomètres de l’épicentre, parmi des millions d’habitants de Bangkok où les séismes sont rarement ressentis.

La majorité des victimes se trouvent dans la région de Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, considérée comme la zone la plus sinistrée. Mais les moyens de communication étant endommagés, l’étendue du désastre reste encore difficile à évaluer, et le bilan humain pourrait encore fortement s’aggraver.

Appel à la solidarité internationale de la junte birmane

Près de l’aéroport de Mandalay, des agents de sécurité ont refoulé des journalistes. « C’est fermé depuis hier [vendredi] », a lancé l’un d’eux. Les destructions sur le site pourraient compliquer les opérations de secours dans un pays où a décimé le système de santé et isolé ses dirigeants du reste du monde. Le chef de la junte birmane, Min Aung Hlaing, a invité « tout pays, toute organisation » à venir apporter son aide alors que six régions sont en état d’urgence – par le passé, les régimes militaires étaient réticents à demander un soutien de l’étranger après des catastrophes.

Dans un hôpital de la capitale, Naypyidaw, des centaines de blessés ont été pris en charge à l’extérieur en raison des dégâts subis par le bâtiment, ont constaté vendredi des journalistes de l’Agence France-Presse. Un avion chargé de kits d’hygiène, de couvertures, de nourriture et d’autres produits de première nécessité a atterri samedi à Rangoun, en provenance d’Inde. La Chine a aussi annoncé l’envoi d’une équipe de 82 secouristes. La France, l’Union européenne et l’Indonésie ont aussi proposé leur assistance, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le déclenchement de son système de gestion des urgences.

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« Nous allons les aider. (…) C’est terrible ce qu’il se passe », a déclaré, de son côté, le président américain, Donald Trump, à des journalistes à la Maison Blanche, précisant que les Etats-Unis avaient « déjà parlé » avec la Birmanie. Le premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a transmis ses condoléances aux victimes en Birmanie et en Thaïlande, tandis que le président chinois Xi Jinping a envoyé un message faisant part de « sa profonde tristesse » au chef de la junte.

Les agences humanitaires ont prévenu que la Birmanie n’était absolument pas préparée à faire face à une catastrophe de cette ampleur. Le conflit civil a déplacé quelque 3,5 millions de personnes, selon les Nations unies, qui ont prévenu à la fin de janvier que 15 millions de Birmans risquaient de souffrir de la faim en 2025, avant même que le tremblement de terre ne survienne.

Des dizaines d’ouvriers pris au piège à Bangkok

De l’autre côté de la frontière, en Thaïlande, des secouristes se sont relayés toute la nuit à la recherche de survivants dans les décombres d’un bâtiment en construction de 30 étages qui s’est effondré à Bangkok en quelques secondes sous l’effet des secousses. La chute de la tour a englouti des dizaines d’ouvriers, piégés dans une montagne de gravats et de poutres d’acier déformées.

L’opération de secours a déployé des drones à imagerie thermique pour rechercher des signes de vie parmi les décombres, les autorités pensant avoir détecté des signes d’au moins quinze personnes. La métropole de Bangkok a ordonné le déploiement de plus d’une centaine de spécialistes pour contrôler la sécurité des bâtiments, après avoir reçu plus de 2 000 signalements de dommages. Environ 400 personnes ont passé la nuit de vendredi à samedi dans des parcs ouverts en raison de l’urgence, leurs domiciles n’étant pas assez sûrs pour y retourner, selon le gouverneur.

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