Les autorités de l’archipel de l’océan Indien se veulent rassurantes et refusent de demander l’aide du FMI, alors que les réserves de change suffisent à peine à couvrir un mois et demi d’importations. La dette extérieure s’est aussi creusée, sur fond de lutte d’influence entre l’Inde et la Chine, premiers investisseurs étrangers.
Jeudi 25 août, un vent de panique a soufflé sur les Maldives. Les 500 000 habitants de l’archipel ont cru à la faillite de leur pays, lorsque la Bank of Maldives Limited (BML), la principale banque publique du pays, a annoncé qu’elle plafonnerait les paiements à l’étranger de leurs clients à 100 dollars (90 euros) par mois. Une décision finalement annulée au bout de quelques heures sous la pression des autorités financières.
Les signaux d’alarme se multiplient sur une possible crise de la dette et un assèchement des réserves de change des Maldives, lesquelles sont passées de 589 millions de dollars, fin 2023, à 395 millions en juillet 2024. Elles suffisent à peine à couvrir un mois et demi d’importations. Pour une nation qui dépend des achats à l’étranger pour sa survie, des médicaments aux aliments de base en passant par l’essence, le manque de devises peut déboucher sur une grave crise sociale et politique, comme le Sri Lanka voisin en a fait récemment l’expérience. Dans cette île de l’océan Indien, la crise de la dette a entraîné le renversement du président, Gotabaya Rajapaksa, et sa fuite du pays, en juillet 2022.